Énergie 2025 : entre baisse des prix et incertitudes fiscales — comment les entreprises doivent-elles s’adapter ?
Résumé :
En 2025, le paysage énergétique français se caractérise par une détente tarifaire sur les marchés du gaz et de l’électricité.
Toutefois, cette accalmie ne doit pas masquer les incertitudes fiscales et réglementaires qui pèsent sur les perspectives énergétiques à moyen terme.
Pour les entreprises, l’enjeu est désormais d’adapter leur stratégie d’approvisionnement à un contexte instable, mais aussi porteur d’opportunités.
1. Une accalmie tarifaire bienvenue mais fragile
Les marchés de gros de l’énergie connaissent une baisse notable en ce début d’année 2025.
Le prix repère du gaz naturel pour les particuliers et petits professionnels, publié par la Commission de régulation de l’énergie (CRE),
affiche une baisse de 6,4 % en mai 2025 par rapport au mois précédent.
Une tendance similaire est observée sur l’électricité, où les tarifs de marché se stabilisent après plusieurs années de volatilité extrême,
dues aux tensions géopolitiques, à l’inflation énergétique et aux perturbations climatiques.
Cette baisse s’explique par :
- Une demande modérée en sortie d’hiver,
- Des stocks européens de gaz bien remplis,
- Une meilleure production des énergies renouvelables en Europe,
- Et une détente sur les marchés internationaux du GNL (gaz naturel liquéfié).
Mais cette tendance pourrait être de courte durée. La volatilité demeure une constante sur les marchés de l’énergie,
surtout dans un contexte mondial toujours incertain.
2. Une fiscalité énergétique en mutation
Alors que les prix de l’énergie se détendent, le gouvernement français envisage d’ajuster la fiscalité applicable,
en particulier l’accise sur l’électricité (anciennement appelée TICFE).
Initialement fixée à 32 €/MWh pour les entreprises en 2025, cette taxe pourrait être relevée significativement,
selon plusieurs sources proches du dossier.
Cette perspective inquiète les industriels, notamment ceux dont l’énergie représente une part importante des coûts de production.
Une hausse brutale de la fiscalité énergétique pourrait annuler les bénéfices de la baisse des prix sur les marchés,
et entraîner des effets inflationnistes sur les chaînes de production.
Les entreprises sont confrontées à une double incertitude :
- Quantitative : quel sera le niveau réel de l’accise dans les lois de finances à venir ?
- Temporelle : quand cette réforme prendra-t-elle effet et avec quelle progressivité ?
3. La fin de l’ARENH : un tournant pour le marché électrique
Le dispositif ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique), qui permettait à certains fournisseurs alternatifs
d’acheter de l’électricité à prix régulé auprès d’EDF, prendra fin le 31 décembre 2025.
Les conséquences attendues :
- Une exposition accrue des entreprises aux prix de marché,
- Une probable hausse de la volatilité tarifaire,
- La nécessité de renégocier les contrats d’approvisionnement avec de nouveaux paramètres.
Cette réforme vise à mettre fin à une exception française, en conformité avec les directives européennes,
mais accentue l’incertitude tarifaire pour les grands consommateurs industriels.
4. Quelles stratégies pour les entreprises ?
Face à ce nouveau contexte, les entreprises doivent adopter une posture proactive pour sécuriser leur approvisionnement énergétique
et protéger leur compétitivité.
Recommandations stratégiques :
- Diversification des sources d’énergie : Inclure des énergies renouvelables (PPA, autoconsommation, etc.).
- Veille réglementaire renforcée : Anticiper les évolutions fiscales et les intégrer dans les projections budgétaires.
- Contrats à long terme : Sécuriser une partie des volumes à des prix fixes ou indexés, selon le marché.
- Amélioration de l’efficacité énergétique : Réduire la dépendance globale en optimisant la consommation.
Conclusion
L’année 2025 s’annonce comme une année charnière pour les entreprises en matière d’énergie.
Si la baisse actuelle des prix offre une respiration bienvenue, les réformes fiscales et réglementaires à venir imposent une vigilance accrue.
Pour transformer cette période d’incertitude en opportunité, les entreprises doivent impérativement réviser leur stratégie énergétique
et s’orienter vers un modèle plus résilient et durable.