L’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) est un mécanisme mis en place en 2011 pour réguler le marché de l’électricité en France. Ce système permet aux fournisseurs d’électricité alternatifs, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas EDF, d’acheter de l’électricité nucléaire à un prix régulé de 42 €/MWh. Cela a contribué à la concurrence sur le marché de l’électricité, en offrant des tarifs plus attractifs pour certains consommateurs. Cependant, la fin de l’ARENH est annoncée pour le 31 décembre 2025, marquant un tournant majeur pour l’ensemble du secteur.
Pourquoi l’ARENH prend fin ?
La fin de l’ARENH s’explique par plusieurs facteurs clés :
- L’évolution du marché de l’électricité : Au fil des années, les prix de l’électricité ont connu de fortes fluctuations. Le marché de l’énergie devient de plus en plus complexe, avec des variations importantes sur les marchés de gros de l’électricité. Le modèle actuel semble de moins en moins adapté à cette nouvelle réalité.
- La pression de l’Union européenne : L’Union européenne, soucieuse de favoriser une concurrence plus équitable, a remis en question l’ARENH. L’UE considère que ce mécanisme fausse la concurrence, car EDF vend de l’électricité nucléaire à un prix très bas par rapport aux prix du marché. Cette situation a créé un déséquilibre, car EDF avait un avantage concurrentiel sur les autres producteurs d’électricité.
- Les besoins de financement d’EDF : EDF doit réinvestir dans son parc nucléaire vieillissant, ainsi que dans les énergies renouvelables. Afin de répondre à ces besoins de financement, l’entreprise doit ajuster ses revenus, et l’ARENH ne permet plus de répondre à ces exigences.
Ce qui va se passer après la fin de l’ARENH
Le gouvernement français a déjà présenté un nouveau mécanisme de taxation dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025. Ce système vise à remplacer l’ARENH, avec l’objectif de mieux réguler les profits d’EDF générés par la vente de son électricité nucléaire. En cas de dépassement de certains seuils de prix, EDF devra reverser une partie de ses revenus, sous forme de compensations financières, aux consommateurs.
Cette nouvelle structure prévoit des taux de redistribution variant entre 50 % et 90 %, appliqués dès que les revenus d’EDF dépasseront des seuils spécifiques (encore à préciser). La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) jouera un rôle clé en évaluant ces revenus et en vérifiant leur redistribution.
Quel impact pour les entreprises ?
La fin de l’ARENH aura des conséquences directes sur les entreprises, notamment :
- Une possible hausse des prix de l’électricité : En raison de la fin du mécanisme ARENH, les entreprises risquent de voir les prix de l’électricité augmenter. Les nouveaux contrats seront beaucoup plus indexés sur les prix de marché, ce qui signifie qu’ils deviendront plus volatils. Les fluctuations des prix sur les marchés mondiaux d’électricité pourraient rendre la gestion des coûts énergétiques plus complexe.
- La nécessité d’adapter les stratégies d’achat d’énergie : Avec la fin de l’ARENH, il sera crucial pour les entreprises de revoir leurs stratégies d’achat d’énergie. Cela inclut la comparaison des offres des différents fournisseurs et la mise en place de contrats adaptés à leurs profils de consommation. Les entreprises devront être prêtes à s’adapter à un marché plus incertain et plus concurrentiel.
Conclusion
La fin de l’ARENH marquera un changement important pour le marché de l’électricité en France. Les entreprises devront se préparer à une possible hausse des prix de l’électricité et revoir leurs stratégies d’achat pour anticiper l’impact de cette évolution. En restant informées et en ajustant leurs contrats, elles pourront mieux naviguer dans ce nouvel environnement énergétique..